Si les pandémies, à l’instar du coronavirus, ont un mérite quelconque, c’est bien celui de révéler crûment le degré de maturité, de conscientisation, de civisme et de citoyenneté atteint par un peuple obligé d’affronter les répercussions et les retombées d’une telle catastrophe et d’en limiter, au maximum, les dégâts.
En Tunisie, la pandémie de coronavirus est intervenue dans un climat particulier marqué notamment par l’avènement d’un gouvernement qui venait à peine d’obtenir la confiance du Parlement et qui s’apprêtait à soumettre au même Parlement son programme économique et social à la fin du mois de mars. Sauf qu’il s’est trouvé, face à l’ampleur de la pandémie, contraint de revoir ses plans et d’élaborer un programme national de lutte contre le coronavirus basé essentiellement sur l’adhésion de toutes les forces politiques nationales au pouvoir et dans l’opposition et exigeant, en plus, la contribution quotidienne de tous les Tunisiens, à travers une mobilisation et une veille citoyennes de tous les instants considérées comme les conditions incontournables pour la réussite de la stratégie nationale de lutte anticoronavirus.
Et cette stratégie ne peut aboutir aux résultats escomptés qu’à la condition fondamentale selon laquelle tous les Tunisiens contaminés ou susceptibles d’être touchés doivent appliquer scrupuleusement les consignes sanitaires relatives au confinement général décidé par le gouvernement, ce qui revient à dire aux Tunisiens de rester à la maison tout au long de la journée, de n’y sortir que dans les cas de nécessité vitale et d’éviter, autant que possible, les contacts avec leurs concitoyens dans les espaces publics ouverts pour utilité générale, l’objectif recherché étant de limiter, autant que faire se peut, les contaminations.
Malheureusement, hier, lundi 23 mars, deuxième journée de la mise en application du confinement général, l’on a été au rendez-vous avec des comportements le moins qu’on puisse dire incompatibles avec les consignes répétées inlassablement par les spécialistes du ministère de la Santé investis, faut-il le reconnaître, dans un effort surhumain de suivi des cas déjà contaminés et de ceux qui risquent de l’être à tout moment, un effort qui mérite que les Tunisiens y adhèrent pleinement en abandonnant leurs attitudes négatives, fruit d’une négligence impardonnable et en saisissant que le salut national est interdépendant de l’adhésion volontaire et surtout continue aux exigences de la lutte anticoronavirus.
(Image par Ri Butov de Pixabay )